Que signifie A la Saint-Glinglin ?

A la Saint-Glinglin signifie A une date très lointaine ou jamais.
“les devoirs c’est maintenant qu’il faut les faire, ce n’est pas à la saint-Glinglin“, c’est ce qu’on me disait lorsque je repoussais sans arrêt  le moment de les faire ces fichus devoirs. Ceux qui faisaient référence à cette date qu’est “A la Saint-Glinglin” craignaient  que je remette cette tâche à une date très lointaine voire à jamais. Planifier quelque chose à la Saint-Glinglin, Saint introuvable dans le calendrier, pourrait effectivement signifier “jamais”.

Quelle est l’origine de l’expression ?

Selon Walther von Wartburg, dans son « dictionnaire etymologique de la langue française », Glinglin est à rapprocher de formes dialectales telles que “Glinguer” (Provins) = “sonner”, “résonner”, et “guinglier” (Metz) = “branler les cloches. Ces deux formes sont issues de l’allemand “Klingen” (“sonner“) (1).
Wartburg nous indique également que le mot “Sein” (du latin “signum”), a désigné, en ancien français, “cloche“, sens qui remonte au latin de basse époque (2). C’est d’ailleurs de là que vient le mot tocsin (“Toque-Sein”). Il nous apprend également que l’on trouve même des régions où, en ancien français, le mot saint signifiait cloche.

Sur la base de ces explications de Wartburg, on peut arriver à la conclusion que “sein (saint) glinguer” c’est la cloche qui sonne. Ensuite il y a eu sans doute confusion fort compréhensible entre saint (cloche) que l’on trouve dans les églises et le saint (sens religieux) …. serait donc apparu le Saint qui glingue (qui fait glinglin). Mais ce Saint n’était pas tout à fait comme les les autres saints, tels Saint-valentin ou Saint-Médard par exemple. En effet, il l ne correspondait à aucune date du calendrier. D’où l’idée de date éloignée ou de “jamais”.

L’une des premières apparitions de la Saint-Glinglin en littérature est dans “Le poilu tel qu’il se parle” (1919). Gaston Esnault y mentionne que “à la saint-glinglin” c’est “jamais” : “penses-tu qu’on aura la paix ? oui mon gars à la Saint-Glinglin“. Il indique également que l’expression était usuelle dans les côtes du Nord vers 1890 (3).

La Saint-Glinglin a quelques synonymes : “Quand les poules auront des dents”, “les calendes grecques”.

Pour terminer, signalons le roman de Raymond Queneau “Saint Glinglin” paru en 1948 chez Gallimard.

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Nos sources :

(1) Französisches Etymologisches Wörterbuch (FEW) – “Klingen” volume 16 page 332 – Walther von Wartburg
(2) Französisches Etymologisches Wörterbuch (FEW) – “Signum” volume 11 page 606 – Walther von Wartburg
(3) Le poilu tel qu’il se parle – Editions Bossard (1919) – “Glinglin” page 269 – Gaston Esnault

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