Que signifie La mouche du coche ?

La mouche du coche c’est une personne qui s’agite beaucoup et inutilement, donc qui ne rend pas les services escomptés.
Et cela n’a rien à voir avec une mouche attachée à un coach ainsi que semblait l’avoir compris notre illustrateur.

Quelle est l’origine de cette expression ?

Un coche était, au 17ème siècle, un véhicule de transport, ancêtre de la diligence, tiré par des chevaux. Dans son dictionnaire universel, Antoine Furetière en donne cette définition : “voiture posée sur quatre roues, qui est en forme de carrosse, à la réserve qu’il est plus grand, et qu’il n’est point suspendu. On s’en sert pour aller de ville en ville(1).

L’expression trouve son origine dans la fable de Jean de la Fontaine,le coche et la mouche“, écrite en 1663 et publiée pour la première fois en 1678 (2).
L’auteur y blâme les individus qui sont dans le paraître plutôt que dans l’action. Ils s’imaginent être indispensables, s’approprient le mérite revenant à d’autres pour lesquels ils sont d’ailleurs une gêne.
La Fontaine illustre ceci en racontant l’histoire d’un coche tiré par six chevaux. Ces derniers n’arrivent pas à sortir le véhicule d’un chemin difficile.
Une mouche surgit alors. Elle prétend animer les chevaux grâce à son bourdonnement et ses piqûres. Lorsque le coche finit par cheminer à nouveau, la mouche s’en attribue la gloire.

La morale est très explicite dans les 4 derniers vers de la fable :
“Ainsi certaines gens, faisant les empressés,
S’introduisent dans les affaires :
Ils font partout les nécessaires,
Et, partout importuns, devraient être chassés.”

L’expression ne fait son entrée dans le dictionnaire de l’académie française que dans l’édition de 1835 . Il en donne cette définition : “Faire l’empressé, le nécessaire, et s’attribuer le succès des choses auxquelles on a le moins contribué” (3).
Toutefois, elle est largement utilisée avant cela au 18ème siècle. On en trouve de nombreux exemples. Nous avons retenu un ouvrage amusant de la première moitié du 18ème. Il s’agit de “Le controlleur du Parnasse” par un certain Le Sage de l’hydrophonie, pseudonyme de l’abbé Jacques Destrées : “Il m’y paroit à la fois et trop semblable à la mouche du coche et trop porté à l’adulation(4).

Mouche du coche ou couche du moche ?

Et, pour terminer, nous ne pouvons pas passer à côté de l’utilisation de cette expression par Frederic Dard dans un San Antonio de 1968 “Viva bertaga” :
“La voie lactée, la mousse des arbres, la mouche du coche, la couche du moche, la souche du porche, l’urine de coléoptère, la fiente de lézard, le cri du coeur en gésine, la vitesse du vent, la caresse du duvet, la densité de la résine, la couleur de la couleuvre, lui permettent de trouver sa route avec une sûreté confondante.”

 

Autres expressions faisant mouche ?

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la mouche du coche
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Nos sources :

(1) Dictionnaire universel – Tome premier – Chez Arnout er Reinier Leers, La Haye et Rotterdam (1690) – “Coche” page 563 – Par Antoine Furetière
(2) annabac.com – La Fontaine fables – Le coche et la mouche
(3) dictionnaire-academie.fr – Edition 1835 – “Mouche”
(4) Le controlleur du Parnasse, ou nouveaux mémoires de littérature Françoise et étrangère, en forme de lettres, pour servir de préservatif contre les faux jugements de M. L’abbé des Fontaines et de quelques autres journalistes ineptes et infidèles – Tome premier – Chez les frères Wolfs et Fleischmans, Berne (1745) – Page 170 – par M. Le Sage de l’hydrophonie

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