Faire mouche

Que signifie faire mouche ?

Faire mouche c’est atteindre son but.

Quelle est l’origine de cette expression ?

L’expression date du 19ème siècle. Elle figure notamment dans le dictionnaire d’argot (1896) de Georges Delesalle: “Faire mouche” =  atteindre son but”. (1)

Elle fait référence à une cible, utilisée par exemple au tir à l’arc. Au milieu de la cible il y a en général un point noir. Ce dernier, vu de loin, peut ressembler à une mouche. Ce point central est celui que tout tireur essaie d’atteindre. Et si sa flèche se plante dans ce point central, en quelque sorte s’il fait mouche, il démontre qu’il vise juste.

Au sens figuré, faire mouche signifie donc que l’on atteint l’objectif visé.

L’expression en littérature

Dans la préface du livre “Scènes de la Bohème” (1851) de Henry Murger, l’expression y  est employée dans son sens propre : “L’adresse de ces tireurs qui font mouche les yeux bandés” (2). Ce livre a été un « livre culte ». Henry Murger y dépeint les aventures artistiques et sentimentales d’une nouvelle génération qui aspire à faire de l’art mais dont la pauvreté les contraint à manger de la vache enragée.

La Tête des autres, pièce de théâtre de Marcel Aymé, créée à Paris au théâtre de l’Atelier le 15 février 1952, est un manifeste contre la peine de mort. On y retrouve l’expression dans son sens figuré :
“vous étiez en train de terminer votre réquisitoire. Quelle péroraison ! D’une concision, d’une violence, d’une aigreur ! Vous faisiez mouche à chaque mot. Les jurés ne respiraient plus. L’assassin en était ratatiné à son banc.” (3)

Autres expressions faisant mouche ?

Un mot sur notre illustration

Nos sources :

(1) Dictionnaire Argot-Français et Français-Argot – Editeur Paul Ollendorff, Paris (1896) – “Mouche-Faire mouche”, page 187 – Par Georges Delesalle
(2) Scènes de la bohème – Michel Levy frères Editeurs, Paris – Deuxième édition (1851) – Préface page XIV – Par Henry Mugler
(3) La tête des autres – Grasset (1952) – Page 25 – Par Marcel Aymé