Que signifie “Jouer la fille de l’air” ?
Jouer la fille de l’air c’est prendre la fuite.
Quelle est l’origine de cette expression ?
Dans son livre “365 expressions préférées de ma grand-mère” (1), Jean Maillet évoque une légende allemande. Cette légende présente la fille de l’air comme une jeune meunière qui ne veut pas épouser l’homme que lui impose son père. Dans ce but elle demande l’aide du vent dont elle devient la fiancée. Elle se transforme alors en une sylphide ailée, vaporeuse et légère.
D’ailleurs Jules Verne lui consacra un long poème (2) :
“Je suis blonde et charmante,
ailée et transparente,
sylphe, follet léger, je suis fille de l’air”
Toutefois, c’est dans une opérette à succès qu’il faut aller chercher la popularisation de cette expression. Il s’agit de “la fille de l’air”, opérette fantastique en 4 actes, écrite en 1836 par Raymond Provost et les frères Cogniard (3). Elle met en scène Azurine, la reine des génies. Cette dernière doit subir une épreuve consistant à descendre sur terre pendant une année et y résister à l’amour. Malheureusement l’épreuve est fatale car elle se laisse séduire. Elle perd alors ses ailes et est condamnée à rester sur terre.
Si nous nous arrêtons là, il semble difficile d’expliquer le sens donné à l’expression avec cette fille de l’air qui, ayant perdu ses ailes, ne peut pas s’esquiver.
En fait il faut aller chercher l’explication dans un vaudeville proposant une suite à cette opérette et joué quelques mois après dans le même théâtre. Il s’agit de “la fille de l’air dans son ménage”. Dans cette pièce, Azurine retrouve ses ailes grâce à un talisman et peut ainsi s’enfuir (4).
C’est ainsi que jouer la fille de l’air est devenu synonyme de prendre la fuite dans le courant du 19ème siècle.
Autres expressions de grand-mère ?
Un mot sur notre illustration
Nos sources :
(1) Donner de la confiture aux cochons – 365 expressions préférées de ma grand-mère – Poche, Les éditions de l’opportun – Page 218-219 – Par Jean Maillet
(2) Bonjourpoesie.fr – La fille de l’air – Jules Verne
(3) La fille de l’air – Opérette fantastique de MM Cogniard frères et Raymond Provost, musique de Pierre Lacome – Théâtre des folies dramatiques
(4) La fille de l’air dans son ménage – Vaudeville-Féérie en un acte par MM Honoré et Michel Delaporte – Joué pour la première fois le 21 décembre 1837 au théâtre des folies dramatiques
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.