Que signifie Casser du sucre sur le dos de quelqu’un ?
Casser du sucre sur le dos de quelqu’un c’est dire du mal de quelqu’un en son absence.
Quelle est l’origine de l’expression ?
Le dictionnaire étymologique (FEW) de Walther Von Wartburg (1) mentionne l’expression “se sucrer de quelqu’un” (“prendre quelqu’un pour un imbécile“) en faisant référence au dictionnaire de Trevoux. Ce dernier précise en effet que “les flatteurs ne parlent qu’avec des paroles sucrées. Ils sucrent et dorent la pilule quand ils disent quelque chose de fâcheux” (2).
On constate donc que, à la fin du 18ème siècle, le verbe “sucrer” consistait à faire passer quelqu’un pour un imbécile en tenant des propos déplaisants voire blessants.
Or, à cette époque, on ne connaissait pas encore le sucre en poudre. Il se présentait sous forme de pains de sucre qu’il fallait casser en petits morceaux. Donc, au sens propre, pour “sucrer” il fallait “casser du sucre”.
Ceci expliquerait comment, par métaphore, “casser du sucre” a commencé à signifier “dire du mal”. De plus, cette médisance se faisait “dans le dos” (en son absence) de l’intéressé. On peut même ajouter que cela consistait à lui mettre “sur le dos” des faits peu reluisants.
L’expression dans sa formulation actuelle a donc commencé à être utilisée dans le sens de “médire”. Elle n’est toutefois attestée qu’à la fin du 19ème siècle. L’une des premières apparitions que nous ayons pu mettre en évidence figure dans la revue “Les modes parisiennes illustrées” en Janvier 1864 : “mais vous venez toujours casser du sucre sur le dos de mon mari quand il fait l’article” (3).
Nos sources
(1) (https://lecteur-few.atilf.fr/) . Französisches Etymologisches Wörterbuch (FEW) – Volume 19 – Page 162 – Par Walther Von Wartburg
(2) (Google Books – https://books.google.fr/) . “Dictionnaire universel françois et latin, vulgairement appelé Dictionnaire de Trevoux” – Volume 7 – Par la compagnie des libraires associés, Paris (1771) – Page 882
(3) (Google Books – https://books.google.fr/) . “Les modes parisiennes illustrées” – chez le successeur d’Aubert et cie, Paris – 22ème année – 2 janvier 1864 – les parisiens pris sur le fait, page 91
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