Faire un tabac

Que signifie Faire un tabac ?

Faire un tabac c’est rencontrer un grand succès.

Quelle est l’origine de l’expression ?

Elle a un lien métaphorique avec le produit bien connu fabriqué à partir de feuilles de tabac séchées et se présentant sous différentes formes pour fumer, chiquer ou priser.
C’est en toute fin du 16ème siècle qu’apparaît le mot “tabac” en France. La plante y avait été introduite en 1556 par le père André Thevet, explorateur et géographe, qui en ramena plusieurs plants du Brésil et en développa la culture dans sa ville d’Angoulême. On l’appela alors « herbe angoumoisine ». Toutefois, l’histoire a surtout retenu le nom de Jean Nicot, ambassadeur de François II auprès du roi du Portugal. Il envoya de la poudre de tabac à Catherine de Médicis afin de traiter les terribles migraines de son fils François II. Le tabac devint alors « l’herbe à la reine ». Puis, en l’honneur de Nicot, on le baptisa “Nicotiane” vers 1585 avant d’être définitivement remplacé par “tabac” en 1599.
A partir du du 19ème siècle plusieurs expressions, dont “foutre du tabac à quelqu’un” (1829) et “passer à tabac” (1879), utilisent le mot tabac avec le sens argotique “volée de coups”. Ces expressions utilisent la métaphore du tabac à priser qu’on “bourrait” dans le nez, d’où l’idée de coup. (1)

Dans l’argot du théâtre, les expressions “faire un tabac” en 1878 (2) et la variante “avoir le tabac” en 1901 (3) signifient “avoir du succès, des applaudissements”. C’est peut-être par allusion aux mains que l’on frappe pour applaudir. La notion de coup y reste présente mais elle aurait été ensuite progressivement oubliée pour ne retenir que les applaudissements et le succès.