Que signifie Ma caille ?
Ma caille est, au sens figuré, un terme employé pour désigner une jeune fille, une jeune femme.
Quelle est l’origine de cette expression ?
C’est aujourd’hui un terme affectueux utilisé surtout par une homme pour appeler sa chérie. D’ailleurs on peut noter que, dans ce domaine, la volaille est souvent mise à contribution : poulette, poule, poupoule, cocotte. Alors, est-ce à dire que Monsieur a parfois des prises de bec avec sa bien-aimée ? Mais ceci est une autre histoire, revenons à la caille.
Au 16ème siècle, une caillette était une personne frivole, sans consistance et bavarde. Il faut dire que “Caillette” était le nom d’un bouffon de Louis XII et François 1er (1). Sans doute tenait-il son nom du fait qu’il était fort bavard et caquetait comme une caille. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle cela resta un nom masculin au moins jusqu’au début du 18ème. Nous en avons un exemple dans les mémoires de Saint-Simon (1716) : “Canillac en colère lui reprocha la futilité de son esprit et son incapacité d’affaires et de secret et, qu’en un mot, il n’était qu’une caillette.” (2). C’est devenu féminin sous l’influence de la terminaison. Mais aussi parce que cela s’apparentait au diminutif de caille (1).
Et cela donna, vers la fin du 18ème, le verbe “cailleter” (faire la caillette, bavarder) et le mot “cailletage” (bavardage). (1)
Et l’on retrouve encore du cailletage au 19ème siècle. C’est la cas, notamment, chez Sainte-Beuve, dans les causeries du lundi (1850) : “En général, le ton de ces lettres de Mme de Grafigny est petit, assez commun ; c’est proprement du cailletage : « Cailleter ! oh ! c’est une douce chose, » s’écrie-t-elle en un endroit, et elle prouve de reste qu’elle s’y complaît.” (3)
Un peu plus tard, dans le dictionnaire de la langue verte (1907), Hector France indique qu’une caillette est une “petite femme aimable et de moeurs légères“. (4)
Puis, progressivement, la caillette (petite caille) a abandonné la frivolité pour ne retenir que la petite femme aimable.
Et, pour revenir à monsieur qui donne à sa bien-aimée le doux surnom de “ma petite caille”, “ma poulette” ou “ma p’tite cocotte”, il n’y a aucune arrière pensée, c’est bien sa chérie.
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Nos sources
(1) Dictionnaire étymologique de la langue française – Quadrige/Presses universitaires de France (2012) – “Caillette” Page 99 – Par Walther Von Wartburg et Oscar Bloch
(2) Mémoire complet et authentique du Duc de Saint Simon sur le siècle de Louis XIV et la régence – Tome 26 – Editeur HL Delloye (1840) – page 232 – Par le marquis de Saint Simon
(3) Causeries du Lundi – 5ème édition – Tome II – Garnier Frères, Paris – “Madame De Grafigny”, Page 216 – Par Sainte Beuve
(4) Dictionnaire de la langue verte – Librairie du Progrès, Paris (1907) – “Caillette” Page 33 – Par Hector France
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