Que signifie Rabattre le caquet ?

Rabattre le caquet à quelqu’un c’est le faire taire, le remettre à sa place, lui demander de baisser le ton.

Quelle est l’origine de l’expression ?

Dans son dictionnaire historique de la langue Française, Alain Rey indique que le mot “caquet” est un dérivé de “caqueter”. Il est attesté en 1450 et signifiait alors “bavardage indiscret, importun” (1). C’est dans ce sens qu’il est utilisé dans “Le mistere du viel testament“. Cette oeuvre est une compilation de “mistères” représentant un total de 50 000 vers. Les “mistères” sont un genre théâtral apparu au 15ème siècle. Il s’agissait alors d’une succession de tableaux mettant en œuvre des histoires et des légendes. On trouve notamment l’utilisation de “caquet” dans un vers extrait d’une histoire puisant son inspiration dans l’histoire de Samson et Dalila : “à table sans plus de caquet !” (2).
L’expression “rabattre le caquet de quelqu’un” est apparue également au 15ème dans le sens “abaisser, réduire le bavardage”. On en trouve un exemple dans “Le grant garde derrière”, un poème du 15ème siècle : “A ce cop est rabattu mon caquet” (3).
Puis, au début du 16ème siècle est apparue également l’expression “rabaisser le caquet” (1).

Le verbe “caqueter” dont dérive “caquet” est attesté dès 1320. Une caqueteresse était alors une femme bavarde. Au début du 15ème siècle, caqueter était employé au sens de bavarder mais avec une nuance péjorative. D’où les caqueteurs et caqueteuses, au tout début du 16ème siècle, qui étaient des personnes bavardant d manière intempestive. Notons que caqueter se dit également depuis cette époque pour évoquer le gloussement de la poule qui glousse au moment de pondre (1).

Nos sources

(1) Dictionnaire historique de la langue française – Le Robert – Tome 1 – Paris (Octobre 2024) – Page 657a – par Alain REY
(2) BNF – Gallica – Le mistère du viel testament – Tome 4 – Chez Firmin Didot – Paris (1882) – Chapitre XXXI, page 45 – vers 28110 – Par le Baron James De Rothschild
(3) BNF – Gallica – Un poete inconnu de la société de François Villon – Le Grant Garde derrière, poeme du 15ème siècle – Chez Honoré Champion, Paris (1891) – page 36 – Par W.G.C. Bijvanck

Autres expressions avec des mots désuets

expressions françaises avec mots vieillots
Et hop un clic !

Un mot sur notre illustration

rabattre le caquet
Et hop un clic !

Un Bonus !

ehpade pour mots vieillots
Un clic pour y accéder !
Share Button

Laisser un commentaire