Que signifie Tu vas te faire appeler Arthur ?
Tu vas te faire appeler Arthur s’utilise pour prévenir une personne qu’elle va se faire sérieusement sermonner.
Quelle en est l’origine ?
Couvre-feu
Elle proviendrait de la Seconde Guerre mondiale et ferait référence à l’occupation de la France par l’armée Allemande. Pendant cette période, on avait fixé le couvre-feu à 20h afin d’éviter que les lumières de la ville ne donnent des points de repère à l’aviation alliée. Et le nom “Arthur” serait une déformation de l’allemand “acht Uhr” (prononcé Artour) signifiant “huit heures”. C’est ce que les les patrouilles allemandes criaient dans les rues pour rappeler l’heure du couvre-feu aux retardataires éventuels (1).
Et on peut imaginer que comme ce n’était jamais prononcé de façon courtoise, l’expression serait née pour exprimer le fait de se faire fortement sermonner en se faisant appeler Arthur.
Arthur et Arthurine
Il existe une autre origine plus ancienne.
Alfred Delvau nous met sur la piste dans le dictionnaire de la langue verte (1867). En effet il explique que “Arthur = nom d’homme qui est devenu, dans l’argot de Breda street, celui de tous les hommes assez peu délicats pour se laisser aimer par des femmes entretenues” (2).
D’autre part il indique qu’une “Arthurine” est une “femme légère“.
Autrement dit un “Arthur” désignait l’amant de coeur d’une prostituée sans pour cela savoir pourquoi c’est ce prénom qui a pris ce sens.
Rappelons que Breda street était un quartier de l’actuel 9ème arrondissement de Paris, incluant la rue Bréda et toutes les rues avoisinantes. C’est là que s’agglomérait une population féminine monnayant quelques faveurs. On y croisait donc de nombreux “Arthur” et “Arthurine”.
Par conséquent l’Arthur amant de coeur pouvait y être facilement confondu avec un proxénète. De ce fait l’expression a pris une connotation péjorative, le proxénète courant souvent le risque d’être “interpelé”.
D’autre part, notons que, dans certaines régions, nous trouvons la variante “Tu vas te faire appeler Jules”. C’est loin d’être surprenant, la prostituée pouvant affirmer qu’un “Arthur” était son Jules (son homme).
Autres expressions avec des prénoms
Un mot sur notre illustration
Nos sources :
(1) defense.gouv.fr (Ministère des armées) – Article “Se faire appeler Arthur”
(2) Dictionnaire de la langue verte – Editeur E.Dentu (1867) – “Arthur” page 17 – Alfred Delvau
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