Que signifie Payer les pots cassés ?

Payer les pots cassés c’est devoir réparer des dommages, après une erreur ou un échec, même si l’on n’en est pas la cause.

Quelle est l’origine de cette expression ?

L’origine de cette expression est incertaine. Toutefois François Genin, spécialiste des langues romanes, donne une explication dans son “lexique comparé de la langue de Molière et des écrivains du 17ème siècle” publié en 1846 (4). Il y cite l’un des nombreux sermons du moine Franciscain Michel Menot (1440-1518). Ce dernier faisait référence à un jeu d’enfants au moyen-âge. Il consistait à faire circuler rapidement un pot de proche en proche. Et, avant de le transmettre à son voisin, il fallait l’élever en l’air. Parfois, un maladroit échappait le pot qui, ainsi, se cassait (“et sic frangetur”). Donc il devait, d’une façon ou d’une autre, payer le pot cassé.

L’expression est attestée au début du 17ème siècle. En effet, on la trouve dans les satires de Mathurin Régnier (1), recueil de dix-sept satires (2), composées à partir de 1604 et dont les dix premières furent publiées en 1608 :
Mais à tant d’incidents amassés,
sachant qu’il en fallait payer les pots cassés,
de rage, sans parler, je m’en mordais la lèvre

Ainsi que l’explique Antoine Oudin, en 1640, dans “curiositez françoises” (3), c’est “faire porter le dommage d’une chose”. Et, en effet, l’expression est surtout employée pour indiquer que l’on endosse la responsabilité d’un événement, que l’on assume des faits souvent indépendants de sa volonté.
On dit aussi que l’on fait porter le chapeau à quelqu’un.

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Nos sources :

(1) Wikipedia – Mathurin Regnier
(2) Œuvres complètes de Mathurin Régnier précédées le l’histoire de la satire en France – Chez P.Jannet, Paris (1853) – “Les satyres” – Page 137
(3) Curiositez Françoises pour supplément aux dictionnaires – Chez Antoine de Sommaville, Paris (1640) – Page 444 – Par Antoine Oudin
(4) Lexique comparé de la langue de Molière et des écrivains du 17ème siècle – Librairie de Firmin Didot, Paris (1846) – Page 309 – Par F.Genin

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