Que signifie A un de ces quatre ?
A un de ces quatre signifie “à un de ces jours, à bientôt”.
Quelle est l’origine de l’expression
C’est l’ellipse (raccourci) de “un de ces quatre matins”.
Quatre est là pour désigner une quantité faible, donc une durée courte. Toutefois cette durée reste indéterminée. L’équivalence “à bientôt” est donc bien choisie.
L’histoire ne dit pas pourquoi c’est le chiffre quatre qui a été utilisé à l’origine pour une telle expression. Toutefois, il est intéressant de constater que ce chiffre garde un caractère imprécis dans plusieurs expressions : “Dire à quelqu’un ses quatre vérités”, “être tiré à quatre épingles”, “quatre pelés et un tondu”, “se mettre en quatre” …..
Sur la signification du chiffre quatre dans les expressions, “les bibliothèques municipales de la ville de Genève” ont effectué des recherches et ont apporté quelques éclaircissements ==> c’est par ici
Mais ce qui est sûr c’est que l’expression était utilisée sous sa forme non elliptique au tout début du 19ème siècle. En effet, elle figurait, dans “Le nouveau dictionnaire portatif de la langue françoise” (1803) sous la forme “J’irai vous voir un de ces quatre matins“.
Elle est restée sous cette forme au moins jusqu’au milieu du 20ème siècle. On la trouve notamment en 1952 dans le roman d’Albert Vidalie (*) “C’était donc vrai” : “Il faudrait qu’il fasse une descente là-bas, un de ces quatre matins, histoire de les reprendre en main”.
De l’ellipse à l’éclipse de mots
On commence à l’utiliser sous sa forme raccourcie vers la fin du 20ème siècle. Il faut dire que l’utilisation de l’ellipse devient de plus en plus courante avec le foisonnement des réseaux sociaux et, surtout, un peu plus tard, les SMS. Par exemple vous avez très certainement entendu ou lu “à plus” (s’écrivant parfois @+). Ce qui signifie “à plus tard” et qui n’est donc pas si éloigné de notre expression “à un d’ces 4”.
(*) Albert Vidalie
C’est l’auteur du superbe roman “La bonne Ferte” (1955) et de “Les bijoutiers du clair de lune” (1954), adapté au cinéma, sous le titre éponyme, en 1958 par Roger Vadim, avec Brigitte Bardot. C’est également le parolier de la fameuse chanson de Serge Reggiani “Les loups sont entrés dans Paris”.
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