Que signifie A la six quatre deux ?
A la six quatre deux s’utilise pour qualifier une action menée rapidement et (ou) n’importe comment.
Quelle est l’origine de cette expression ?
Fin du 19ème siècle
L’expression figure dans les dictionnaires d’argot de la fin du 19ème siècle et, notamment, dans “le dictionnaire de la langue verte” (1866) d’Alfred DELVAU. La définition qui est donnée est : “sans soin, sans grâce, à la hâte , dans l’argot des Bourgeois”. (1)
Dessin et Trictrac
Le dictionnaire historique de la langue française (2) nous donne deux premières pistes concernant l’origine de cette expression et la notion de vitesse qui lui est associée. Elle pourrait venir :
- de la manière de dessiner rapidement l’un en dessous de l’autre un 6, un 4 et un 2 pour former le profil d’un visage. Ainsi on aurait dit de cette silhouette croquée à la va-vite qu’elle était faite à la 6-4-2. D’ailleurs l’expression était synonyme de “à la silhouette”, datant de la fin du 18ème siècle. Cette dernière qualifiait tout ce qui était rapidement réalisé en présentant un résultat incomplet. Elle avait pour origine le nom de l’homme politique français Étienne de Silhouette [1709-1767]. Celui-ci fut contrôleur général des finances en mars 1759. Il voulut promouvoir de grandes réformes. Mais il échoua complètement en laissant le souvenir d’actions mal conduites et incomplètes. Ce fut donc pour le ridiculiser que l’on utilisa l’expression “à la silhouette” pour qualifier des actions au goût inachevé.
- d’un jeu de hasard. En l’occurrence il pourrait s’agir du jeu de tric-trac très en vogue en France aux 17ème et 18ème siècles. Le plateau de ce jeu, qui se joue à deux, comporte quatre quadrants de six cases (flèches). La partie consiste à gagner douze trous. Par référence à ce jeu, on disait de celui qui allait vite en besogne qu’il avait fait 2 coups 6 trous.
Solfège
En complément, dans son livre “donner de la confiture aux cochons” (3), jean Maillet évoque une possible origine dans le solfège. En effet, une mesure à six-quatre est une mesure à deux temps. Cette troisième explication est toutefois moins convaincante dans la “mesure” où le solfège est loin de laisser une image de “laisser-aller”.
L’expression est sans doute un peu désuète aujourd’hui. On peut la classer avec un peu de nostalgie dans les expressions que nos grand-mères aimaient utiliser.
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Nos sources
(1) Google books. Dictionnaire de la langue verte. Editeur E.Dentu, Paris (1867). Page 449. Par Alfred Delvau
(2) Dictionnaire historique de la langue française. Le Robert, Paris (Octobre 2024). Page 3776 (à la six quatre deux). Page 3761 (à la silhouette). par Alain Rey
(3) Donner de la confiture aux cochons.- Les éditions de l’opportun. Page 317. par Jean maillet
Un mot sur notre illustration
Image initiale créée à partir d’une image (main qui dessine) extraite du site Pixabay
Nouvelle illustration générée par l’intelligence artificielle ChatGpt à partir d’une image référence et d’un prompt
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