Que signifie A l’aise Blaise ?
A l’aise Blaise s’emploie lorsque l’on veut exprimer le fait que l’on a remporté quelque chose sans avoir eu besoin de se donner trop de peine.
Quelle en est l’origine ?
Selon le “Dictionnaire de la langue française” d’Alain Rey, le mot “aise” est issu du latin “adjaceus” (qui est près de). Son utilisation est attestée au 11ème siècle. Puis on le trouve régulièrement au 12ème siècle avec, comme sens propre, “demeure, résidence” (“ais”) et, au sens figuré “occasion” en particulier dans “aveir aise de” (avoir la possibilité).
Dans le Roman d’Eneas (1130), on le trouve sous la forme “aise” pour exprimer notamment l’idée de plaisir : “douz amis, dist elle, or suis aise et de toute joie remplie“.
Plus tard, sous la forme “a eise”, cela signifie “bien, confortablement”. Il y a de nombreux exemples chez Chrétien de Troyes, notamment dans “Érec et Énide” (vers 1160) : “Quant à lor eise orent sopé”
Par la suite, en moyen français, “à bel aise” signifiait “commodément” (1490).
Puis, à partir de la fin du 15ème siècle, “à l’aise” commença à signifier “facilement, sans difficulté“.
Et le prénom Blaise a été rajouté vers la fin du 20ème siècle. Le choix du prénom a été uniquement dicté par souci d’assonance. Ce procédé (paronomase) a généré un grand nombre d’expressions françaises. D’ailleurs, dans ce style, “à l’aise Blaise” a des synonymes : “tranquille Emile“, “cool, Raoul” et “relaxe Max“.
On peut également employer l’expression pour exhorter quelqu’un à la confiance.
D’autre part, “à l’aise Blaise” est venue concurrencer une autre expression française relative à la facilité. Il s’agit de “les doigts dans le nez” qui vient du vocabulaire des turfistes pour parler d’une course remportée aisément.
Enfin, notons que le mot “aise” est employé dans de nombreuses autres locutions :
- se mettre à l’aise
- prendre ses aises
- être à son aise
- être mal à l’aise
- en parler à son aise
- être bien aise de
Autres expressions avec des prénoms
Un mot sur notre illustration
Nos sources
(1) Dictionnaire historique de la langue française – Le Robert – Edition de Juillet 2010 – Par Alain Rey
(2) Le roman d’Eneas – Volume 1 de Translatio – Editeur Memini, Paris (1999) – Page 512, vers 10226 et 10227 – Par Aimé Petit et Anna Maria Babbi
(3) wikisource.org/wiki/Érec_et_Énide> – Édition W. Foerster (1909)
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