Que signifie Épater la galerie ?
Épater la galerie c’est vouloir impressionner, étonner son entourage pour attirer l’attention.
Quelle est l’origine de l’expression ?
Des mains ….
Le mot “galerie” vient du latin médiéval “galeria“, attesté au 9ème siècle (1). Il s’agit probablement d’une altération de “Galilea” (Galilée) qui a servi à désigner l’avant-nef d’une église dans l’ordre de Cluny (2).
Par extension on l’utilise, à la fin du Moyen Âge, pour désigner une allée ou une longue pièce servant de passage.
L’expression vient quant à elle d’un sport pratiqué en France depuis le 12ème siècle. Il s’agit du “jeu de paume”. Au départ, ce sport se pratiquait en extérieur. Puis, à partir du 14ème siècle, les joueurs ont commencé à quitter la rue pour intégrer des salles spécifiques appelées “tripots”. Elles se caractérisaient par la présence de galeries imitant les toits qui surplombaient le rez-de-chaussée des habitations. Depuis ces galeries, les spectateurs pouvaient regarder la partie tout en étant protégés (3).
Les joueurs, ainsi contemplés, exécutaient parfois, en renvoyant la balle, des gestes qui étaient faits pour impressionner le public des galeries.
Par métonymie, au début du 18ème siècle, ces galeries ont fini par désigner le public lui-même. D’ailleurs, à cette époque on disait “Faire juger un coup sous la galerie” pour dire “Faire juger par les spectateurs qui sont dans la galerie”. Et, dans la même acception, on disait “Demander sous la galerie” (4).
… aux pattes
De son côté, le sens du verbe “épater”, dérivé de “patte”, a évolué dans le temps. Il a notamment signifié “rompre le pied de quelque chose”, “aplatir en élargissant la base”, “priver d’une patte”, “tomber de tout son long” ou “étonner” (6). Peut-être ce dernier sens plus récent (milieu du 19ème siècle) s’inspire-t-il du constat que certains tombent à la renverse par étonnement.
L’association de “galerie” (public) du 18ème siècle et de “épater” (étonner) du 19ème siècle a donc donné l’expression “épater la galerie“, attestée au milieu du 19ème siècle. On en trouve un exemple dans “le monde illustré” en 1868 (5).
Aujourd’hui, l’expression revêt une connotation péjorative car elle s’applique souvent à une personne qui cherche à se montrer sous son meilleur jour, à “se faire mousser”.
Autres expressions sur le thème du comportement ?
Nos sources
(1) Trésor de la langue française informatisé (TLFi) – Galerie
(2) Dossiers d’archéologie, Cluny – La galilée Clunisienne
(3) Blog “Surlatouche.fr” – Une petite histoire du jeu de paume
(4) Dictionnaire de l’académie française – 2ème édition (1718) – Galerie page 710
(5) Le monde illustré – Tome 22 (1868) – page 45
(6) Französisches Etymologisches Wörterbuch (FEW) – Volume 8 – Page 44a – Par Walther Von Wartburg
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