Que signifie Pleurer comme une Madeleine ?

Pleurer comme une Madeleine c’est pleurer à chaudes larmes, pleurer toutes les larmes de son corps lorsque l’on est submergé par l’émotion.

Quelle en est l’origine ?

Contrairement à ce que suggère notre illustration, l’expression ne fait absolument pas référence au petit gâteau traditionnel Français en forme de coquillage, portant le prénom d’une cuisinière de Commercy. C’est elle qui en aurait imaginé la recette au milieu du 18ème siècle.
Elle a en réalité une origine biblique. En effet elle renvoie à l’histoire de Marie-Madeleine dans le Nouveau Testament. C’était une prostituée repentie qui rencontra Jésus à Magdala, en Galilée, et lui confessa tous ses péchés. Elle se présenta à lui en pleurant énormément, à tel point qu’elle put lui laver les pieds avec ses larmes. Jésus lui pardonna alors ses péchés et Marie-Madeleine devint l’une de ses plus ferventes disciples.
Cette histoire inspira au 13ème siècle l’expression «faire la Madeleine» signifiant toutefois, de façon plutôt péjorative, “affecter le repentir”.
On en trouve un exemple dans “Les Miracles de Nostre Dame” ou “miracles de la sainte Vierge”. Il s’agit d’un recueil de récits de miracles autour de la Vierge Marie rédigés, vers 1230, par Gautier de Coincy (1177-1236) (1).

Elle n’a pris sa forme actuelle qu’au début du 19ème siècle. On la trouve notamment chez Balzac dans “Le Cabinet des Antiques” : “Il courut à cet hôtel, y trouva, y embrassa sa tante qui pleurait comme une Madeleine” (2). C’est un roman paru en 1838 qui s’insère dans “Les Rivalités”, une subdivision des Scènes de la vie de province de La Comédie humaine.

En fait l’expression a été utilisée dans des ouvrages publiés antérieurement à ceux de Balzac qui, quant à lui, contribua à la populariser. Par exemple nous l’avons trouvée dans une traduction du Don Quijote de Cervantes publiée en 1821. Et c’est Sancho Panza qui la prononce : “Il me semble encore la voir, elle pleurait comme une Madeleine“. (3)

Autres expressions avec des prénoms 

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Un mot sur notre illustration

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Nos sources

(1) Bibliothèque Nationale de France – Gallica (gallica.bnf.fr) – les miracles de la sainte vierge mis en vers par Gautier de Coincy –  Editeur Parmantier, Paris (1857) – page 69 – vers 1812 – par l’abbé Poquet
(2) Google books (books.google.fr) – Scènes de la vie de province – Tome III – Le cabinet des Antiques – Editeurs Furne – Dubochet – Hetzel – Paris (1844) – Page 192 – Par Honoré de Balzac
(3) Google books (books.google.fr) – Oeuvres complètes de Cervantes traduites de l’Espagnol par H.Bouchon Dubournial – le Don Quichotte – Tome 4 – Chez Méquignon Marvis, Paris (1821) – Page 283

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