Que signifie Rendre à César ce qui est à César ?

Rendre à César ce qui est à César c’est reconnaître à quelqu’un la propriété d’un bien, ou le mérite, la responsabilité de quelque chose.

Quelle en est l’origine ?

Paroles calvinistes

C’est dans “Les petits traictez de Monsieur Jean Calvin” datant de 1536 que nous avons pu mettre en évidence l’une des premières apparitions, dans un ouvrage ancien, de l’expression sous la forme “rendez à César ce qui est à César“. Elle y est utilisée dans le sens “reconnaître une responsabilité à quelqu’un”. En effet il y est dit que les serviteurs de Dieu doivent pardonner les péchés des brigands mais on laisse à la justice terrienne la responsabilité de les punir (1).

Paroles d’Evangile

Dans cet ouvrage, en marge de l’expression, on trouve la référence à l‘évangile selon Saint-Mathieu, chapitre 22. Cela indique donc que l’expression est en fait bien plus ancienne.
Selon ces écrits relatifs aux premières années du christianisme, il s’agit d’une expression de Jésus: “Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu“. C’est la réponse qu’il fournit aux envoyés pharisiens qui tentent de le piéger en lui demandant s’il est permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur. Si Jésus dit oui, il ne peut pas être le Messie, s’il dit non, ils le dénonceront comme ennemi de l’empereur.

Jésus les qualifie alors d’hypocrites en leur reprochant de vouloir le mettre à l’épreuve. Puis il leur demande de montrer une des pièces servant à payer l’impôt et de lui dire qui y est représenté. Ils répondent qu’il s’agit de César. C’est alors que Jésus leur fait cette fameuse réponse qui les étonna (2). Il affirmait ainsi, de façon habile, que le chrétien était appelé à s’engager concrètement dans les réalités sociales sans opposer Dieu et César. Pour mémoire, le terme César s’applique en fait à chacun des onze premiers empereurs romains, successeurs de Jules César, mort en 44 av. J.-C. Et, à l’époque de Jésus, c’est Tiberius Iulius Caesar, dit Tibère, qui régnait sur l’empire romain.

Paroles de lexicographes

Par la suite, l’expression figure dans le “dictionnaire Francois” de Pierre Richelet en 1680. Toutefois il ne lui associe aucune définition. Un peu plus tard, dans son dictionnaire universel en 1690, Antoine Furetière en donne cette définition : “il faut rendre à chacun le sien”. (3)

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Nos sources

(1) Google books (books.google.fr) – Recueil des opuscules c’est-à-dire petits traictez de Monsieur Jean Calvin – imprimé par Baptiste Pinereul, Geneve (1566) – page 605

(2) AELF – Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones (aelf.org) – Evangile selon Saint-Mathieu – chapitre 22 – versets 15 à 21

(3) Google books (books.google.fr) – Dictionnaire universel – tome premier – chez Arnout et Reinier Leers, Rotterdam (1690) – page 421 – par Antoine Furetiere

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