Que signifie Un temps de chien?
Un temps de chien est un très mauvais temps.
Quelle est l’origine de l’expression ?
Au 17ème siècle, le qualificatif “de chien” marquait l’aversion, le mépris . Par exemple “métier de chien” (Dictionnaire Cotgrave – 1611). Il faut dire que, à cette époque, le chien était loin d’être traité comme un animal de compagnie. On l’utilisait pour monter la garde, surveiller le bétail ou chasser.
Et, au 18ème siècle, on retrouve encore ce sentiment de mépris envers le chien. En effet, c’est ce qu’indique le dictionnaire de l’académie française (édition de 1762) : “Chien se dit figurément des personnes et des choses par injure et par mépris”. Quelques exemples sont donnés : “Quel chien de poète !” (mauvais poète), “Il vous a fait un beau présent de chien” (on dirait aujourd’hui que l’on nous a fait un joli cadeau empoisonné).
Et, de façon générale, au 18ème siècle, le qualificatif “De chien” signifiait “considérable, grand”. Mais on l’employait surtout pour des choses désagréables. L’un des exemples donné dans le dictionnaire de l’académie française (édition de 1798) est “bruit de chien” = bruit considérable.
Donc, l’expression “temps de chien” n’échappe pas à la règle. En effet, il ne peut s’agir que d’un temps exécrable !
Mais, de plus, cette expression est la version abrégée d’ “il fait un temps à ne pas mettre un chien dehors“. Cette dernière était en effet connue au 18ème siècle. On la trouve par exemple dans “Romans et contes attribués à Monsieur l’Abbé de Voisenon” (1767) : ” …. la fée le fit chasser quoiqu’il fît un temps à ne pas mettre un chien dehors“.
Signalons que cet ouvrage est l’un des nombreux romans et contes écrits par l’abbé, de son vrai nom Claude-Henri de Fusée, comte de Voisenon, abbé du Jard. Il fut un grand ami et protégé de Voltaire.
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