Que signifie Autant en emporte le vent ?

Autant en emporte le vent se dit de promesses non tenues ou de menaces dont les effets ne sont pas à craindre.

Quelle est l’origine de l’expression ?

Cette vieille expression proverbiale évoque surtout aujourd’hui le célèbre film américain aux huit oscars de Victor Fleming réalisé en 1939 (1). Son titre original était “Gone with the wind”, adapté du roman du même nom de Margaret Mitchell, paru en 1936.

Mais c’est au 15ème siècle qu’elle a pris sa forme proverbiale. François Villon la popularisa dans sa “ballade en vieil langage françoys” (1461) (2) :
Aussi bien meurt que cilz servans (Meurt comme ce serviteur là),
De ceste vie cy bouffez (D’un souffle emporté de cette vie ):
Autant en emporte ly vens (Autant en emporte le vent)

Bien avant d’adopter sa forme proverbiale, l’expression était employée sous diverses formes. On en trouve un exemple dans la “complainte Rutebeuf” du poète du 13ème siècle Rutebeuf  (3) :
Ce sont amis que vens emporte
et il ventoit devant ma porte

Léo Ferré adapta ce poème en français moderne :
“Que sont mes amis devenus …. je crois le vent les a ôtés”.

Sous sa forme médiévale, il s’agit d’une allusion biblique. En effet l’ancien testament utilise souvent le vent pour évoquer les oeuvres éphémères des hommes. On en trouve un exemple dans le livre de Daniel :”Alors furent pulvérisés tout ensemble le fer et l’argile, le bronze, l’argent et l’or ; ils devinrent comme la paille qui s’envole en été, au moment du battage : ils furent emportés par le vent sans laisser de traces.” (4)

L’expression fait donc clairement référence à la brièveté des choses que le vent balaye pour n’en laisser aucune trace.

Dans sa construction syntaxique, il y a inversion du sujet. Il faut en effet comprendre “le vent en emporte autant” où le pronom “en” désigne par exemple des promesses. Le vent les emporte toutes (“autant” de promesses non tenues que de promesses émises).

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Les illustrations originales sont extraites du site Pixabay

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Nos sources : 

(1) Allocine.fr – Autant en emporte le vent
(2) François Villon, oeuvres éditées par un ancien archiviste – Editeur Honoré Champion (1911) – Ballade en vieil langage francoys page 48
(3) Oeuvres complètes de Rutebeuf – Editeur Edouard Panier (1839) –  page 18 – Achille Jubinal
(4) aelf.org – Livre de Daniel – Chapitre 2 – verset 35

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