Que signifie Être flagada ?
Être flagada c’est être sans force, fatigué.
Quelle est l’origine de l’expression ?
Le mot “flagada” date du début du 20ème siècle.
L’ouvrage le plus ancien trouvé grâce à l’application linguistique Ngram Viewer est le roman “Les derniers mousquetaires. Roman de guerre aérienne” (1917) de Marcel Nadaud. Les deux héros, des soldats dans l’aviation, se rencontrent dans un train et se présentent l’un à l’autre. Le premier s’appelle Chignole. Le second dit qu’il s’appelle flagada et qu’il s’agit d’un surnom, venant d’une exclamation familière dans l’aviation.
Cela confirme bien ce qu’indique le Trésor de la langue Française informatisé TLFi. En effet, l’origine du mot “flagada” y est donnée en 1917. Cela fait référence à Gaston Esnault mentionnant qu’il s’agit d’une interjection utilisée dans l’aviation.
Cette interjection serait en fait un synonyme de “merde”. Une façon, donc, pour les aviateurs de jurer poliment.
Ce sens viendrait du fait que flagada trouverait son origine dans le verbe “flaquer” (source : TLFi).
Or, dans son dictionnaire d’argot (1898), Georges Delesalle indique que “flaquer“, tout comme “flaquader” et “aller à flaquada“, c’est “faire ses besoins“. Il mentionne même l’expression “faire flaquer quelqu’un” signifiant “l’ennuyer”. On pourrait ajouter que, en lien avec le premier sens argotique du verbe, c’est “l’emmerder”.
On est donc passé de “flaquada” (fin 19ème) au flagada des aviateurs (début 20ème). Puis, progressivement, le sens a évolué. C’est sans doute sous l’influence du mot occitan “flaquetat” qui, lui, signifiait “faiblesse“.
D’ailleurs, selon Gaston Esnault, le sens de “fatigué, faible” associé à flagada est attesté à partir de 1936.
Notons que l’état de fatigue s’exprime également au travers d’autres adjectifs désuets mais savoureux : “flapi”, “raplapla”, “ramollo”.
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