Que signifie Être pris entre deux feux ?
Être pris entre deux feux c’est être confronté simultanément à deux menaces ou deux choses importantes.
Quelle est l’origine de l’expression
A l’origine, elle fait référence aux tirs d’armes à feux. Or c’est à partir du 17ème siècle que l’on commença à développer des armes à feu individuelles fiables. C’est d’ailleurs ce qui permit à l’Europe d’affirmer sa domination militaire.
L’expression voit donc le jour à cette époque. Elle fait son apparition plus tard dans le dictionnaire de l’académie Française, dans son édition de 1762 : “Ce bataillon se trouvoit entre deux feux”. Et, là, pas de doute, il s’agit bien, de façon concrète, des armes à feu de l’ennemi.
Une vision tragicomix ?
Les dictionnaires du 17ème (ex : Furetière en 1690, Oudin en 1640) quant à eux ignoraient encore cette expression. C’est ce qui permet de contredire certaines hypothèses attribuant à cette expression une origine antérieure à la poudre. Notamment, dans son dictionnaire étymologique, historique et anecdotique des proverbes et des locutions proverbiales de la langue française (1842), Pierre Marie Quitard, grammairien et auteur dramatique français, nous livre une version non attestée de l’origine de l’expression.
Elle serait due à “la situation désespérée de l’homme que les druides offraient à leur dieu Bélénus , et qui s’avançait à la mort entre deux feux”. Voilà donc une vue panoramix d’une situation tragicomix.
Comment déclarer sa flamme en étant pris entre deux feux ?
Progressivement, l’expression a pris un sens figuré. On fut de moins en moins menacé par le tir croisé de l’ennemi. Mais on devint de plus en plus confronté à des situations dangereuses d’origines diverses. C’est par exemple le cas dans “Les misérables“ (1862) de Victor Hugo. Pour l’un des personnages, alors qu’il avait 16 ans, le danger vint de deux femmes d’âge mûr. Ces dernières l’avaient ostensiblement convoité. “A l’âge de 16 ans, un soir à l’Opéra, il avait eu l’honneur d’être lorgné à la fois par deux beautés mûres et célèbres et chantées par Voltaire, la Camargo et la Sallé. Pris entre deux feux, il avait fait une retraite héroïque vers une petite danseuse, fillette appelée Nahenry qui avait 16 ans comme lui, obscure comme un chat, et dont il était amoureux”
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