Que signifie Faire ses choux gras de quelque chose ?

Faire ses choux gras de quelque chose c’est En faire son délice, en tirer avantage, s’enrichir.

Quelle est l’origine de l’expression ?

Dans “Phraséologie potagère”, Julie Amerlynck indique que cette expression remonte à la période médiévale. On la rencontre en effet dans la pièce “Le plaidoyer”  (1478-1480) du poète Guillaume Coquillard. Et elle précise que, à cette époque, l’expression s’utilisait avec une nuance érotique ( “Jouir de”, “prendre du plaisir” ) (1).
D’ailleurs, dans “Curiositez françoises (1640), Antoine Oudin, la qualifie encore de vulgaire. C’est sans doute à cause du sens érotique qu’elle revêtait à la fin de l’époque médiévale. Toutefois, la définition qu’il en donne est  “Tirer de l’utilité, tirer un grand profit d’une chose(2).

Si nous laissons de côté cette nuance ancienne, le sens de l’expression est double. Tout d’abord c’est faire des choux un bon plat en y ajoutant du gras, donc s’en régaler, en faire son délice. D’autre part, c’est rendre gras ses plants de choux de façon à en tirer un meilleur profit. D’où le sens de “retirer profit”, “s’enrichir” (1).

De nos jours, l’expression reste usuelle. Toutefois elle s’emploie plutôt dans un sens péjoratif, le profit provenant de l’exploitation d’une situation, de quelqu’un ou de quelque chose, l’objectif étant de s’enrichir, donc de gagner des choux (euh ! pardon …. des sous) !!

Pour terminer, impossible de ne pas parler de “La soupe aux choux“, le film tiré du roman de René Fallet. Voici un extrait de Studio Canal France où l’extra terrestre “La denrée” déguste la soupe “du Glaude”.

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Nos sources :

(1) Phraséologie potagère, les noms de légumes dans les expressions françaises – Peeters, Louvain la neuve (2006) – Pages 51-52 – Par Julie Amerlynck
(2) Curiositez Françoises – Chez Antoine de Sommaville, Paris (1640) – “Chou” page 103 – par Antoine Oudin

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