Que signifie Faute de grives on mange des merles ?
Faute de grives on mange des merles signifie que si l’on n’a pas ce que l’on souhaite, il faut savoir se contenter de ce que l’on a.
Quelle est l’origine de cette expression ?
Les grives, de la famille des turdidés, ont toujours été reconnues pour leur chair très fine. Selon les espèces elle s’empiffrent de toutes sortes de graines, par exemple genièvre. Certaines préfèrent les grains de raisin. D’ailleurs ne dit-on pas “saoul comme une grive”.
Ce gibier est souvent consommé rôti mais également en terrines.
Le chasseur qui ne souhaite pas rentrer bredouille la remplace parfois par le merle. D’ailleurs ce dernier est son cousin également de la famille des turdidés.
En quelque sorte, lorsque l’on n’a pas le meilleur, on le remplace par du moins bon afin de ne pas rester sur sa faim. Toutefois, certains vous diront que les merles ne méritent pas toujours le mépris des gastronomes. Par exemple les merles Corses, qui sont connus pour se gaver de grains de myrte, permettent de préparer des pâtés très parfumés.
L’expression trouve donc une origine très concrète dans le domaine culinaire.
Mais elle est à présent utilisée au sens figuré : “à défaut de mieux, il faut savoir se contenter de ce que l’on a.”
Exemples d’utilisation en littérature
On trouve des exemples au milieu du 19ème siècle :
- dans “Splendeurs et misères des courtisanes” (1844) de Honoré de Balzac (1799-1850) : “En politique comme en mer, il y a des calmes trompeurs. Corentin était donc tombé dans une inaction absolue. Dans cette situation, un vrai chasseur, pour s’entretenir la main, faute de grives, tue des merles. Domitien, lui, tuait des mouches, faute de chrétiens”.
- dans “Récits de chasse et d’histoire naturelle” (1857) par urbain olivier, romancier suisse (1810-1888) : “les geais pullulent et s’établissent où bon leur semble, sans que personne en prenne souci. Pour moi, si quelque jour je retourne à la chasse, je vais faire comme un de mes amis, qui revint bravement hier au soir avec une couple de ces bavards dans son carnier. Faute de grives on mange des merles, et faute de cailles on tire des geais”.
Et l’expression apparaît dans l’édition de 1873 du Littré : “Faute de grives, on mange et, plus souvent, on prend des merles.”
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