Garder un chien de sa chienne

Que signifie Garder un chien de sa chienne ?

Garder un chien de sa chienne c’est promettre à quelqu’un une vengeance en rapport avec le mal qu’il nous a fait subir.

Quelle est l’origine de l’expression ?

Dans la langue française, on a souvent évoqué le chien de façon péjorative. Donc, lorsque l’on gardait un chien de sa chienne (d’une portée de sa chienne), il s’agissait plutôt d’un cadeau empoisonné. Et cela pouvait s’apparenter à une vengeance envers la personne qui nous avait joué un sale tour.
Dans son dictionnaire de la langue verte (1867), Alfred Delvau donne cette définition : “Se proposer de lui jouer un tour ou de lui rendre un mauvais office”. Il ajoute que l’on peut dire également “garder une dent”.
On utilisait donc l’expression vers la fin du 19ème siècle (1).

Mais nous avons également la preuve qu’on l’employait déjà à la fin du 18ème. En effet, on en trouve la trace à plusieurs reprises dans le journal “Le Père Duchesne”. Jacques-René Hébert , Pamphlétaire, journaliste très populaire et grand animateur de la Révolution française, en fut l’une des plumes avant d’être guillotiné en 1794.
Dans l’un des numéros de l’année 1792, il y fait décrire des évènements importants par le fameux Père Duchesne, personnage imaginaire toujours prêt à dénoncer les abus et les injustices : “Les camarades des faubourgs prêts à se joindre aux gardes nationaux pour aller trouver le roi; leur visite à l’Assemblée Législative ; l’invasion des Tuileries”. “Le Père Duchesne est emporté dans cette vague humaine, qui roule, irritée et tumultueuse, à travers le palais”. “Ne vous avais-je pas promis, crie-t-il à Louis XVI,un petit chien de ma chienne ?” (2)
Voilà donc une petite phrase historique qui, c’est le moins que l’on puisse dire, n’a pas été adressée à Louis XVI à tête reposée !