Que signifie les chiens aboient la caravane passe?
les chiens aboient la caravane passe exprime le fait que les individus déterminés ne reculent pas face aux quolibets et protestations des envieux que, d’ailleurs, ils traitent avec dédain.
Quelle est l’origine de l’expression ?
Cette expression a commencé à être utilisée sous cette forme vers la fin du 19ème siècle.
Elle serait d’origine turque. En effet, les peuples de ces régions avaient des chiens utilisés pour monter la garde et prévenir si un intrus s’approchait du village et des troupeaux. Et lorsque des caravanes de chameaux passaient à proximité, les chiens se mettaient bien sûr à aboyer. Cependant les chameaux ne se laissaient pas impressionner par les aboiements. Et ils continuaient d’avancer tranquillement sans leur prêter attention. Donc les chiens aboyaient mais la caravane passait lentement et sûrement !
Toujours en rapport avec les Turcs, les caravanes et les chiens, il est intéressant de noter deux éléments linguistiques (et historiques) inscrits dans des dictionnaires de la fin du 17ème siècle. Toutefois, rien ne dit que cela contribue à confirmer l’origine turque de cette expression.
- Dans la première édition du dictionnaire de l’académie française (1694) on mentionne l’expression “Faire ses caravanes“. Cela fait référence à une obligation instituée par l’ordre de Malte au début du 14ème siècle. Cela consistait à participer à au moins trois expéditions maritimes notamment contre les pirates Turcs à Rhodes. Et ainsi, on pouvait prononcer ses vœux et devenir frère-chevalier.
- Dans son dictionnaire universel (1690), Antoine Furetière indique “les Turcs nous appellent chiens, nous traitent comme des chiens”
Ajoutons que l’on a emprunté le mot “caravane” au persan kārwān qui signifie “file de chameaux” “troupe de voyageurs”.
Enfin, l’expression se rapproche, par sa signification, d’une autre plus ancienne. On employait celle-ci au 17ème siècle et elle apparaissait encore dans les dictionnaires du 19ème siècle. Dans son dictionnaire universel (1690) Antoine Furetière la mentionne ainsi : on dit de ceux qui font des menaces vaines “chien qui aboye ne mord pas”.
Une anecdote littéraire
En 1950, alors qu’il était à Taormina en Sicile en compagnie d’André Gide, Truman Capote reçut un courrier. Ce dernier contenait une coupure de presse inamicale sur l’un de ses livres. Alors, pour l’encourager à ignorer ces critiques, André Gide lui dit «Les chiens aboient, la caravane passe». Et, quelques années plus tard, l’auteur Américain s’en inspira pour le titre du livre qu’il publia en 1973 : “les chiens aboient” (The dog bark). Ce livre est ainsi défini par Truman Capote : “Je considère ces textes brefs, ces silhouettes et ces souvenirs, notes sur certaines gens, sur certains sites, comme une sorte d’atlas personnel, de géographie de ma vie d’écrivain tout au long de trois décennies, en gros, de 1945 à ces dernières années.”
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