Que signifie Convoler en justes noces ?
Convoler en justes noces c’est se marier dans les règles.
Quelle est l’origine de l’expression ?
Le verbe “convoler” n’apparaît plus, de nos jours, que dans cette expression.
Il trouve son origine dans le latin classique “convolare” (1er siècle avant JC) signifiant “accourir ensemble” (1).
Puis c’est devenu un terme juridique en bas latin (6ème siècle après JC) dans la formule “convolare ad secondas nuptias ” signifiant “se marier une seconde fois”. On la trouve notamment dans le code de Justinien, recueil d’actes législatifs publié en 529 sous l’empereur romain d’Orient Justinien. On y explique que, si le mariage a été dissous par consentement mutuel, la femme peut convoler en secondes noces après l’expiration de l’année qui suit la dissolution du mariage (2).
Ajoutons que “Convolare” c’est, en traduction littérale, “voler ensemble, voler vers” (3). De façon métaphorique, cela pourrait donc s’appliquer à l’envolée de deux amoureux vers le mariage.
Le verbe est attesté en français au début du 15ème siècle. On en trouve notamment une utilisation, avec le sens juridique du bas latin, dans le tome 2 de “Testaments de l’officialité de Besançon” (4) : “laisse à madicte femme les usfruys de toutes mes terres (…) tant qu’elle se tiendra de convoler aux secondes noces” (5).
Quant au terme “justes”, il appuie l’idée du mariage effectué avec légitimité.
De nos jours où, certes, le mariage est pour tous, il n’est plus l’unique norme. De ce fait l’expression est parfois utilisée de façon ironique, notamment dans le cas d’un couple qui décide de se marier après quelques années de vie commune. Notons toutefois que, s’il opte pour le pacs, on ne dira pas qu’il convole en justes pacs.
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Un mot sur notre illustration
Nos sources
(1) dicolatin.com – Convolare
(2) Les 12 livres du code de l’Empereur Justinien- Traduits en Français par A.Tissot – Tome huitième – Chez Behmer éditeur à Metz (1807) – Pages 72-73
(3) grand-dictionnaire-latin.com – Convolo
(4) Trésor de la langue française informatisé TLFi – Convoler
(5) Testaments de l’officialité de Besançon – Tome 2(1402-1498) – Paris, imprimerie nationale (1907) – Testament de Mathieu de Rye, chevalier, seigneur de Balançon, page 39 – Par Ulysse Robert
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