Que signifie Il y a un loup ?
Il y a un loup se dit lorsque l’on pense que quelqu’un cherche à dissimuler un problème ou une intention inavouable.
Quelle est l’origine de l’expression ?
Sans doute le danger potentiel que représente le loup à proximité d’une bergerie suffit-il à expliquer la notion de problème se cachant derrière l’expression.
C’est probablement vers le milieu du 19ème que cette notion est associée au mot loup. Et pourtant il n’avait pas besoin de cela pour nuire à sa réputation. Ce sens n’est pas mentionné dans l’édition de 1835 du dictionnaire de l’académie française. Mais on le trouve dans le complément de 1847 : “Loup = se dit d’un ouvrage mal exécuté” et “faire un loup = manquer un ouvrage” (1).
A la fin du 19ème siècle, le problème en question se rencontrait dans :
- l’argot des tailleurs. C’est ce que mentionne Delvau dans son dictionnaire de la langue verte (1867). Loup = “pièce manquée ou mal faite” (2)
- l’argot théatral. En 1883, le supplément de Fustier du dictionnaire de la langue verte de Delvau indique que “Loup = défaut que produit un vide dans l’enchaînement de scènes” (3)
Bien plus tard, en 2011,l’expression quelque peu oubliée a été remise au goût du jour. En effet Martine Aubry, Maire de Lille, avait employé l’expression “Quand c’est flou, il y a un loup”. Elle souhaitait ainsi qualifier et dévaloriser le programme électoral de François Hollande à quelques semaines de la primaire socialiste pour la désignation du candidat à la présidentielle. Elle avait alors affirmé que c’était une expression de sa grand-mère.
L’expression est alors devenue très populaire dans les médias et en politique, à droite comme à gauche.
Pour terminer, signalons que le verbe “louper” (= mal exécuter un travail) est apparu quasiment en même temps que l’association loup-problème. C’est attesté en 1856 selon le trésor de la langue Française (4).
Toutes les expressions avec loup
Nos sources
(1) Complément du dictionnaire de l’académie Française – Chez Firrmin Didot frères, Paris (1847) – page 717 (3ème colonne)
(2) Dictionnaire de la langue verte – Chez E.Dentut, Paris (1867) – page 284 – par Alfred Delvau
(3) Dictionnaire de la langue verte – Chez Marpon et Flammarion, Paris (1883) – Complément de Fustier – page 552
(4) Trésor de la langue Française (TLFi) – Louper
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