La pifométrie c’est quoi ?
Selon le lexicographe Walther Von Wartburg, l’adjectif “pifart” signifiait “ventru” au 13ème siècle. Cela a donné, au 17ème siècle, “gros piffre” (individu excessivement gros) et “s’empiffrer, se piffrer” (manger goulument).
Au 19ème siècle, on est passé de l’excès de nourriture à l’excès de boisson avec le verbe “se piffer” (s’enivrer). A la même époque, en argot le “piffe” désignait un gros nez laid et ridicule. Cela pourrait avoir une lien avec le nez d’un alcoolique envahi par la couperose.
Et, selon Gaston Esnault, c’est au début du 20ème siècle qu’est né le mot “pifomètre”, créé à partir de pif et mètre.
La notion de pifométrie date donc du début du 20ème siècle. De nombreuses expressions et termes de la langue françaises font partie de cette grande famille. Tout y est fait au jugé, à l’estime, à vue de nez …. en résumé au pif.
Toutefois, même si les quantités, valeurs qui y sont exprimées ne sont pas clairement définies (hé bien oui elles sont pifométriques !) on en connaît(ou devine) l’intensité.
Pour rassembler toutes ces termes pifométriques, nous nous sommes inspirés du “document Système d’Unités Pifométriques“, diffusé de façon anonyme dans le format des normes publiées par l’AFNOR. Nous les avons classés par thème et, pour chaque terme, nous citons un exemple en littérature.
Cet article est régulièrement mis à jour pour y ajouter de nouveaux termes.
Unités pifométriques
- Quantités
-
- Grandes quantités
- Arsenal :
- S’applique surtout pour des arguments, idées, jugements, anecdotes, techniques.
- Exemple : “Tout un arsenal de pensées séditieuses, qui n’attendaient que ce choc pour exploser” ( Les Thibault, L’été 1914 – 1936 – Roger Martin du Gard)
- Avalanche :
- Evoque une quantité comparable, par sa force irrésistible, au déferlement d’une l’avalanche.
- Exemple : “une avalanche de malheurs ou de maladies se succédant sans interruption dans une famille ne la fera pas douter de la bonté de son Dieu ou du talent de son médecin” (Du côté de chez Swann – 1913 -Proust)
- Bordée :
- S’utilise dans le cas d’une attaque verbale souvent sous forme de jurons.
- Exemple : “Il fut accueilli par une bordée d’injures et de sifflets (Le Bout-Galeux – 1955 – Jean-Pierre Chabrol)“
- Chiée :
- Suggère une grande quantité d’objets, parfois de gens voire d’enfants. Dans ce dernier cas cela fait sans doute référence à un grand nombre de couche-culottes. Signalons qu’il existe même des multiples : “Mégachiée” et “Tétrachiée”.
- Exemple : “Oui, mais c’est embêtant aussi d’avoir à ses trousses des chiées d’enfants” (Journal d’une femme de chambre – 1900 – Octave Mirbeau) …..
- Couche :
- Ici il ne s’agit plus de couche-culotte. On l’utilise pour qualifier la grande bêtise ou naïveté d’une personne.
- Exemple : “Faut-i’ qu’t’en tiennes une couche! Ton père, il était peintre!” (Le feu – 1916 – Henri Barbusse)
- Débauche :
- C’est l’usage excessif ou la surabondance de quelque chose
- “Débauche de couleurs, toutes les nuances de l’arc-en-ciel” (Les Thibaut, Epilogue – 1940 – Roger Martin du Gard)
- Dose :
- Qualifie une quantité “mesurée” mais si possible significative (“une bonne dose”) d’une substance absorbée, d’un sentiment ou d’un comportement. Notons d’ailleurs que si on “force la dose” c’est que l’on exagère.
- Exemple : “Il est bon, leur disait-elle, de commencer ainsi la journée par une dose de tendresse qui parfume les actions jusqu’au soir” (Ariel ou la vie de Shelley – 1923 – André Maurois)
- Flopée :
- Caractérise une grande quantité d’objets ou de personnes.
- Exemple : “Le brouillard s’avance en foule à notre rencontre. Bientôt, nous sommes au milieu d’une flopée de personnages extraordinaires” (Les grands chemins – 1951 – Jean Giono)
- Flot :
- Est fréquemment employé pour ce qui est dispensé en grande quantité en se répandant comme les flots.
- Exemple : “Ici, pour le coup, un flot de suggestions jaillit aux yeux de l’esprit” (Eureka – 1848 – Edgar Allan Poe)
- Kyrielle :
- S’applique à une grande série de personnes ou de choses.
- Exemple : “Ma grand’mère était une vaillante femme; mais il y eut bien vite une kyrielle d’enfants autour de la soupe” (Longues et brèves – 1893 – François Coppée)
- Monceau :
- Caractérise une grande masse de choses ou de faits.
- Exemple : “Comment, disaient-ils, employer un homme qui avait pour père un septembriseur, un ivrogne, un bonapartiste, un vieil avare qui devait tôt ou tard laisser des monceaux d’or” (Illusions perdues – 1837 – Balzac)
- Myriade :
- S’utilise dans le cas d’un très grand nombre d’étoiles, d’êtres humains, d’animaux, d’activités diverses.
- Exemple : “Ce matin-là, Lucien nous a singulièrement toisés, Sixte et moi. Ce fut une myriade de pensées” (Illusions perdues – 1843 – Balzac)
- Nuée :
- Caractérise une multitude de personnes ou d’animaux.
- Exemple : “nous avions toujours à nos trousses une nuée de polissons” (Le Petit chose – 1868 – Alphonse Daudet)
- Orgie :
- S’utilise lorsqu’il y a une consommation abondante voire excessive de nourriture ou de boisson.
- Exemple : “Les pastèques dont tu as fourni la graine violette et la chair rose ont fait des petits excellents dont nous faisons orgie, Lina et moi ” (Correspondances – 1872 – George Sand)
- Palanquée :
- Au sens propre c’est le contenu d’un palan. Au sens figuré c’est une grosse quantité de choses.
- Exemple :”L’homme repart, contourne les amas de madriers, tire une bâche sur une palanquée de sacs de ciment” (Les verdures de l’ouest – 1963 – Albert Vidalie)
- Ration :
- C’est ce que l’on inflige sans compter à quelqu’un (ex : des coups, des brimades, des insultes).
- Exemple : “Il avalait comme du lait chaud sa ration quotidienne d’insultes” (Les Mandarins – 1954 – Simone de Beauvoir)
- Ribambelle :
- Longue série de choses, personnes.
- Exemple : “Rue de l’Exposition, à Grenelle, grouillait autour de ce malheureux une ribambelle de malfichus” (Messieurs les ronds-de-cuir – 1893 – Georges Courteline)
- Tapée :
- Grande quantité de personnes ou d’objets.
- Exemple: “ils laissent derrière eux des femmes et une tapée d’enfants” (Port-Tarascon – 1890 – Alphonse Daudet)
- Arsenal :
- Grandes quantités
-
-
- Tonnes :
- Énorme quantité de quelque chose. Souvent utilisé dans l’expression “en faire des tonnes” évoquant une exagération.
- Exemple : “L’hôpital maintenant ! Cette exagération , cette façon d ‘ en faire des tonnes dans le registre dramatique , c’était tout Brigitte” (Trilogie française – 1997 – jean Dutourd)
- Tonnes :
-
-
-
- Trifouillée :
- Foule de personnes.
- Exemple : “Il y a toujours chez lui une trifouillée de gens” (Larousse langue française)
- Tripotée :
- Grand nombre de personnes ou d’objets …. ou de coups.
- Exemple : “Et les enfants, madame! Des tripotées d’enfants, à même la terre, et à moitié nus!” (Music-hall – 1913 – Colette)
- Volée :
- Un grand nombre de coups ou d’objets.
- Exemple : “Ils étaient sûrs de recevoir de leurs supérieurs une volée de coups de cannes” (Aventures de quatre femmes et d’une perroquet – 1893 – Alexandre Dumas fils)
- Trifouillée :
-
-
- Petites quantités
- Brin :
- “Un brin” précédé ou suivi d’un verbe signifie “un peu”
- Exemple : “Ça le faisait un brin marrer” (Touchez pas au grisbi – 1953 – Albert Simonin)
- Broutille :
- Peu de valeur, sans importance.
- Exemple : “Vingt et un ans et des broutilles en 61” (P’tit Claude – 1994 – Eddy Mitchell
- Chouia :
- “Un chouia” = “un peu”
- Exemple : “Le jaune s’avance et demande à son tour Tabac ? Un chouia de tabac ?” (Le feu, journal d’une escouade – 1916 – Henri Barbusse)
- Doigt :
- “un doigt de” = en petite quantité / A un, deux, trois doigts = Très près
- Exemple : “J’ai pourtant mis un doigt de poudre sur les cernes, pour n’avoir pas l’air malade” (Le Songe – 1922 – Henry de Montherlant)
- Filet :
- Petite quantité d’une substance liquide.
- Exemple : “Le petit vallon où passe une rivière qui n’est le plus souvent qu’un filet d’eau” (Journal – 1942 – Julien Green)
- Fifrelin :
- Très faible valeur ou quantité.
- Exemple : “sans un fifrelin d’effort ni de fatigue” (La Miseloque – 1893 – Jean Richepin)
- Goutte :
- Très petite quantité d’un liquide.
- Exemple : “Quand j’aurai bu une goutte de café noir (…) peut-être arriverai-je à me ressaisir” (L’Oblat – 1903 – Joris-Karl Huysmans)
- Grain :
- Petite quantité, non mesurable, de quelque chose
- Exemple : “sa figure révèle l’imagination et l’énergie avec un grain de tendance au fantasque” (Les Filles du feu – 1854 – Gérard de Nerval)
- Iota :
- Chose infime.
- Exemple : “Birotteau parfumeur ne savait pas un iota d’histoire naturelle ni de chimie” (Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau – 1837 – Balzac)
- Larme :
- Petite quantité de liquide.
- Exemple : “Prenez donc du café, ma chère, une larme seulement” (La Mort d’Olivier Bécaille – 1879 – Émile Zola)
- Lichette :
- Petit morceau, petite quantité de quelque chose, notamment de nourriture.
- Exemple : “ne pas avoir une lichette de pain, ni une goutte de vin dans le corps, et être prise pour une femme soûle“(L’assommoir – 1877 – Emile Zola)
- Noix :
- Faible quantité de matière (équivalente à la grosseur d’une noix)
- Exemple : “tu t’enfournes une noix de confiture en pleine bouche” (le grand troupeau – 1931 – jean Giono)
- Nuage :
- Petite quantité, légère comme un nuage.
- Exemple : “Les dames (…) descendirent à l’entrepont se donner un petit nuage de poudre de riz” (La mésentente – 1911 – Léon Daudet)“
- Pas bézef :
- Bézef c’est beaucoup mais c’est souvent utilisé à la forme négative pour exprimer une petite quantité.
- Exemple : “excepté ses gardiens et l’aumônier, il ne reçoit pas bézef de visiteurs” (San Antonio, Tout le plaisir est pour moi – 1959 – Frédéric Dard)
- Pas lerche :
- Lerche c’est “cher” dans le langage des bouchers “Louchébem“. Mais c’est plutôt utilisé à la forme négative. Donc “pas lerche” signifie “peu”, “pas beaucoup”.
- Exemple : “ça ne m’amuse pas lerche mais je n’ai pas le choix” (Une bonne affaire et autres nouvelles – 1996 – Alphonse Boudart)
- Peanuts :
- Peanuts c’est “cacahuètes” et signifie “presque rien”, on utilise parfois l’expression “valoir son pesant de cacahuètes” qui, de façon ironique, signifie “avoir peu de valeur”.
- Exemple : “Et quand ça vaut peanuts on peut affirmer que cela ne vaut rien… bref, que ça compte pour du beurre” (le billet de Frédérick Gersal – Monnaie magazine – 2019)
- Pincée :
- Petite quantité, petit nombre.
- Exemple : “C’est une pièce de boulevard moderne à la mords-moi-le-noeud, c’est pompé un peu partout, une pincée de Labiche, une giclée de Feydeau” (Habana Blues – 2000 – Jérôme Savary)
- Poil :
- un poil c’est une très petite distance ou quantité.
- Exemple : “Je suis à un poil de l’échafaud. Voilà où que je me trouve!” (Mort à crédit – 1936 – Céline)
- Pouième :
- quantité infime.
- Exemple : “Une nouvelle journée se profilait, sans perspective, identique aux trois cents et des pouièmes précédentes” (Brainless Trip – 2010 – Arnaud Davenel)
- Soupçon :
- Quantité minime de quelque chose, souvent de la nourriture ou une boisson.
- Exemple : “Rien que de l’eau chaude, avec un soupçon de thé et un nuage de lait” (Les caprices de Marianne – 1840 – Alfred de Musset)
- Tantinet :
- Un tantinet = un petit peu, passablement
- Exemple : “Vraiment elle ne marquait pas mal, toute proprette, avec un tantinet de banalité bourgeoise” (Le train de 8 heures 47 – 1888 – Georges Courteline)
- Brin :
- Petites quantités
- Distance
-
- Bout de chemin :
- Une “certaine” distance.
- Exemple : “Je vais aux halles. Je peux vous conduire un bout de chemin dans ma bagnole” (L’hôtel du nord – 1929 – Eugène Dabit)
- Trotte :
- Distance à parcourir à pieds, généralement longue.
- Exemple : “De San Francisco, notre chemin nous conduit par la vallée de la Puebla jusqu’à San José; c’est une trotte de vingt heures (L’Or. La Merveilleuse Histoire du général Johann August Suter – 1925 – Blaise Cendrars).
- Pétaouchnok :
- Lieu lointain, perdu, difficile à trouver.
- Exemple : “vers le mois d’août, ils font voir aux indigènes de Pétaouchnok le repiquage du poireau d’été” (Les Propos de Coco-Bel-Œil – 1947 – Julien Guernec)
- Perpette-lès-oies, Trifouilly-lès-oies :
- même trou perdu que Pétaouchnok, difficile à atteindre.
- Exemple : ” Ed se souvenait juste que ça se trouvait à Perpète-les-oies, à l’autre bout de l’univers” (La dernière étoile – 2018 – Fabien Tarlet)
- Bout de chemin :
-
- Temps
-
- Bail :
- Engagement d’une “certaine” durée avec quelque chose ou quelqu’un (Bail d’amour, bail avec la vie, avec le bonheur….).
- Exemple : “Ça n’avait jamais été de l’enfant solide. Ça manquait de vie dans le sang, ça n’avait pas contracté un long bail avec le monde” (Un recteur de l’île de Sein – 1944 – Henri Quéffelec)
- Bout de temps:
- Portion non définie de temps
- Exemple : “Les soldats de guerre (…) pensent à peu près au jour le jour. Aujourd’hui chacun de ceux-là est sûr de vivre encore un bout de temps.” (Le Feu, journal d’une escouade -1916 – Henri Barbusse)
- Eternité :
- Temps très long.
- Exemple : “Voilà trois mercredis que vous me faites faux bond, disait Mme Swann à Mme Cottard. C‘est vrai, Odette, il y a des siècles, des éternités que je ne vous ai vue.” (A la recherche du temps perdu, à l’ombre des jeunes filles en fleur – 1918 – Marcel Proust)
- Instant :
- Sous la forme “un instant” censé être un moment d’une courte durée.
- Exemple : “Un instant! pas si vite! N’entendez-vous pas le bruit d’un cheval? (Lorenzaccio – 1834 – Alfred De Musset).
- Laps de temps:
- Suivi du mot temps ou d’un mot évoquant une période, c’est un espace de temps.
- Exemple : “En effet, même en admettant que, sous l’influence de Jupiter, la comète n’eût subi qu’un retard d’une heure, la terre se fût trouvée à près de cent mille lieues du point précis où elle devait la rencontrer. Dans quel laps de temps ces conditions se seraient-elles représentées de nouveau ?” (Hector Servadac – 1877 – Jules verne)
- Lurette :
- Emploi presque uniquement avec l’adjectif “belle” pour signifier “bien longtemps”
- Exemple : “quant au génie, n’en parlons pas, il y avait belle lurette qu’il ne travaillait même plus” (Oeuvres romanesques croisées – 1964 – Elsa Triolet et Aragon)
- Paye :
- Temps très long comme le temps compris entre deux payes
- Exemple : “Certain que ça fait une paye qu’il n’a pas becté du vrai chocolat” (Une bonne affaire et autres nouvelles – 1996 – Alphonse Boudard)
- Perpette (Perpète) :
- Indéfiniment, très longtemps
- Exemple : “Une fois de plus et c’était la prison à perpette en tant que récidiviste . Sa vie se bornait à essayer de ne pas se faire prendre” (Junky – 1953 – William S. Burroughs)
- Bail :
-
- Climat, température
-
- Fièvre de cheval :
- Une fièvre “très élevée”
- Exemple : “Je dois avoir une fièvre de cheval, se dit–il, et peut–être en faisant venir le médecin et lui proposant une somme considérable, me mettrait–il en rapport avec Lucien.” (Splendeurs et misères des courtisanes – 1838 – Honoré de Balzac)
- Froid de canard :
- Un froid “intense”
- Exemple : “Vous avez tort, me dit M.de Cambremer, il fait un froid de canard . Pourquoi de canard ?, demanda le docteur” (A la recherche du temps perdu, Sodome et Gomorrhe – 1922 – Marcel Proust)
- Pleuvoir comme vache qui pisse :
- Pleuvoir “en abondance”
- Exemple : “Ils s’en foutaient jusqu’à ce que le sang coule comme vache qui pisse, et c’étaient pas des feignants, ceux – là, ils savaient cogner” (La guerre des boutons – 1912 – Louis Pergaud)
- Temps de chien :
- Un “très mauvais” temps
- Exemple : “Quel chien, tu n’es qu’une chienne, il fait un temps de chien (…) depuis des temps immémoriaux le mot chien sonne comme une injure” (L’ami chien – 1991 – Madeleine Chapsal)
- Fièvre de cheval :
-
Estimation valeur ou qualité
-
-
- A vue de nez :
- A peu près, approximativement
- Exemple : “À quoi peut se monter la dépense à vue de nez?” (Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau – 1837 – Balzac)
- Au doigt mouillé :
- Evaluation sommaire, approximative
- Exemple : “Thénardier s’exclama : Êtes-vous fous ! êtes-vous toqués ! en voilà-t-il un tas de jobards ! perdre le temps, n’est – ce pas ? tirer au sort, n’est – ce pas ? au doigt mouillé ! à la courte paille ! écrire nos noms ! les mettre dans un bonnet !” (Les misérables – 1862 – Victor Hugo)
- Au pif :
- Approximativement, au hasard
- Exemple : “Je regagne la grand-route. Vire à droite au pif sans trop savoir où elle va nous conduire” (San Antonio, à prendre ou à lécher – 1980 – Frédéric Dard)
- Ca déchire :
- C’est très bien
- Exemple : “Me voilà devenue jalouse ! Je n’avais jamais vraiment testé auparavant mais ça déchire bien, ça c’est certain
. Vous avez l’impression que votre cœur est complètement destroy et cherche par tous les moyens à remonter le long de votre œsophage” (C’est peut-être ça l’amour – 1986 – Philippe Adler)
- Ca en jette :
- Ca fait de l’effet
- Exemple : “Ça fait « prolo » , ça fait « progrès » , ça fait « boulot » , ça fait « base » . . . Ça en jette aux carreaux des masses” (Mea Culpa – 1936 – Louis Ferdinand Celine)
- Crotte de bique :
- Insignifiant, sans valeur
- Exemple : “Les Coantré étaient de la crotte de bique à côté des Coëtquidan” (Les célibataires –1934 – Henry de Montherlant)
- De la balle :
- Super, impressionnant
- Exemple : “La conf de Marian, c’était de la balle quand il a dit que l’existence n’est pas l’attribut premier de Dieu” (Lélégance du hérisson – 2006 – Muriel Barbery)
- De la bombe :
- Formidable
- Exemple : “C’est de la bombe baby boom! Ca vient de Saint Denis, tu reconnais là là” (Seine Saint-Denis style – 1998 – Joey Starr)
- De la merde :
- Très mauvaise qualité, sans valeur
- Exemple : “Finalement, les rappelés c’est de la merde” (Lieutenant en Algérie – 1957 – Jean Jacques Servan-Schreiber)
- et des brouettes :
- se dit pour approximer une quantité, une valeur
- Et des poussières :
- arrondi d’une quantité, d’une valeur
- Exemple : “Elle était partie depuis trente ans et des poussières, ceux qui l’avaient connue ne se souvenaient même plus de son visage” (Soleil en solde – 1999 – Zoé Valdes)
- Pesant de cacahuètes :
- de peu d’intérêt, de peu de valeur
- Exemple :
- Que dalle :
- Rien du tout
- Exemple : “En principe il s’en fout de l’argent, il vit avec que dalle; mais son divorce l’a complètement séché” (La carte et le territoire – 2010 – Michel Houellebecq)
- Roupie de sansonnet :
- Valeur négligeable
- Exemple : “On s ‘assit autour de la table, et le zingueur voulut verser le café lui-même. Il sentait joliment fort, ce n’était pas de la roupie de sansonnet” (Les Rougon-Macquart – Emile Zola)
- Tripette :
- S’utilise dans l’expression “cela ne vaut pas tripette” signifiant “cela ne vaut rien”.
- Exemple : “Ton pinard ne vaut pas tripette” (La muse au cabaret – 1921 – Raoul Ponchon)
- A vue de nez :
-
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