Que signifie Les loups ne se mangent pas entre eux ?

Les loups ne se mangent pas entre eux signifie que “les méchants, les gens malhonnêtes ne cherchent pas à se nuire entre eux”.
Cette expression est donc souvent utilisée pour pointer du doigt une prétendue complicité entre des personnes jugées comme malhonnêtes.

Quelle est l’origine de l’expression ?

Elle trouve son origine dans une variante ancienne “loup ne mange chair de loup“.
Cette locution proverbiale figure, en 1610, dans “Florigelium Ethico politicum” (1) de Jean GRUTER, poète, juriste, philologue et historien flamand.
Et, quelques années auparavant, on en trouve une explication concrète dans un célèbre ouvrage de Jacques Dufouilloux, “La vénerie” (2), publié pour la première fois à Poitiers en 1561. Le gentilhomme Poitevin et grand chasseur qu’il fut y expose la chasse au loup. Et il décrit ainsi les habitudes du loup :  « Quand estans en chaleur ils suivent la louve, ils exercent cruellement leur férité et cruauté les uns contre les autres et s’entrebattans à toute outrance, se mordent, blessent. (…) hors de là, ils s’entr’ayment, entr’entendent et s’entresuivent comme larrons en foire. »

Au début du 19ème siècle on utilisait une autre variante “Les loups ne se mangent point“. C’est par exemple utilisé par Balzac, en 1825, dans “Code des gens honnêtes” (3) : “il y aurait bien des choses à dire sur la chambre des avoués (…) cette chambre est une dérogation à ce principe sacré : les loups ne se mangent point”.

A partir du milieu du 19ème siècle, l’expression sous sa forme actuelle commence à être utilisée. Par exemple, dans “Le Capitaine Fracasse” (1863) de Théophile Gautier : “Les loups ne se mangent pas entre eux, mon petit, murmura le bandit; tu n’as pas la mâchoire assez bien endentée pour me mordre.” (4)

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Nos sources

(1) Florigelium Ethico politicum –  Francfort (1610) – page 222 – Par Jean Gruter
(2) La vénerie – De la chasse du loup – Chez Robin et Favre, Niort (1864) – page 81 – Par Jacques Du Fouilloux
(3) Code des gens honnêtes – Librairie nouvelle, paris (1854) – page 119 – Par Honoré De Balzac
(4) Le Capitaine Fracasse – Tome premier – Bibliothèque Charpentier, Paris (1895) – page 263 – par Théophile Gautier

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