Que signifie Peau de balle et balai de crin ?

Peau de balle et balai de crin c’est rien du tout.

Quelle est l’origine de l’expression ?

Tout le monde connaît le procédé des charades à tiroir. Par exemple en voilà une qui faisait la joie des cours de récréation : “J’en ai marre, marabout, bout de ficelle, selle de cheval, cheval de course, course à pieds, pied à terre, terre de feu, feu follet, lait de vache, vache de ferme, ferme ta gueule, gueule de con, conclusion“.
Notre expression la met en pratique pour passer de “balle” à “balai de crin” à première vue sans trop de logique, si ce n’est une recherche phonétique.

L’expression est attestée à la fin du 19ème siècle dans l’argot des voyous. En 1896, dans son dictionnaire d’argot, Georges Delesalle cite les expressions “Peau de balle”, “peau de balle et balai de crin” signifiant “rien”, “pour rien”, “manque de”, “absence de” (1).
Quant à la nature de la balle, Georges Delesalle nous met sur la voie. en effet il cite deux autres expressions ayant la même signification : “peau de bite” et “peau de noeud”. Donc, pas de doute, les balles se situent dans la même zône. Ce sont bien les testicules ou encore les “baloches” en argot. D’ailleurs, dans son dictionnaire de la langue verte (1866), Alfred Delvau donne la définition du verbe “balocher” : “pendre, dans l’argot du peuple qui dit cela à propos des choses” (2).

On a considéré dès le début que cette peau de balle avait peu de valeur même si on est en droit de penser que les hommes y attachent de l’importance. Toujours est-il que l’expression a signifié “rien du tout” dès son origine. Mais sans doute pour renforcer ce sens, le balai de crin, instrument modeste et de peu de valeur, est venu y prendre une bonne place en complément de sa note phonétique.

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Nos sources

(1) Dictionnaire argot- Français et Français-Argot – Paul Ollendorff éditeur, Paris (1896) – “Peau” Page 207 – Par Georges Delesalle
(2) Dictionnaire de la langue verte – E.Dentu éditeur, Paris (1866) – “Balocher” page 29 – Par Alfred Delvau

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