Que signifie Courir le guilledou ?

Courir le guilledou c’est rechercher des aventures galantes.

Quelle est l’origine de l’expression ?

En 1650, dans son ouvrage “Origines de la langue française”, le grammairien Gilles Ménage indique que le mot Guilledou viendrait de “Gildonia”. Il s’agissait d’anciennes Confréries en Allemagne au moyen-âge. Ces assemblées pouvaient être licencieuses. Et, parfois, au lieu d’assister à ces assemblées, les jeunes gens allaient à la débauche, le mot gildonia prenant alors le sens de débauche (1).

Le dictionnaire de l’académie, dans sa 9ème édition, donne une autre possible origine du mot Guilledou. Il indique en effet qu’il est probablement composé à partir du radical de l’ancien français guiller, (“tromper, séduire“), et de l’adjectif doux au sens de “tendre, agréable” (2).

Dans les deux cas, Guilledou était donc associé à luxure et polissonnerie. C’est d’ailleurs ce que confirme Antoine Furetière dans son dictionnaire universel en 1690. En effet, il explique que Guilledou est un “Terme burlesque dont on se sert pour exprimer la desbauche des personnes” (3). Il cite également l’origine “Gildonia” suggérée par Gilles Menage.

Donc pas de surprise si, selon le lexicographe Walther Von Wartburg, l’expression “trotteur de guilledou“, utilisée en 1600, définissait alors un homme fréquentant les mauvais lieux (4).

Puis le trotteur a été remplacé par le coureur au cours du 17ème siècle. En 1694, dans le Dictionnaire de l’académie française, on indique que Courir le guilledou c’est “Aller souvent et principalement pendant la nuit dans les lieux de débauche” (5).

Et, pour revenir au verbe “Guiller”, peut-être à l’origine de Guilledou, il faut savoir que, en patois poitevin, il a le sens de glisser, le mot venant d’anguille (voir à ce sujet l’expression “Il y a anguille sous roche“). Le Poitevin est-il coquin ? Toujours est-il qu’il est inutile de préciser ce que celui qui court le guilledou cherche à glisser.

Remarquons, pour terminer, que l’expression s’applique surtout aux hommes, ces coureurs de jupons (voir “courir le cotillon” ). Toutefois, au 17ème siècle, dans “Curiositez françoises” (1640) Antoine Oudin donna cette définition de l’expression : “être putain“.

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Nos sources

(1) Origines de la langue française – Chez Augustin Courbe, Paris (1650) – page 369 – par Gilles Menage

(2) Dictionnaire de l’académie française – 9ème édition – “Guilledou”

(3) Dictionnaire universel – Tome premier – Chez Arnout et Reinier Leers, Rotterdam (1690) – Page “GUI”- Par Antoine Furetière

(4) Französisches Etymologisches Wörterbuch (FEW) – Volume 17 – page 580a – Par walther Von Wartburg

(5) Dictionnaire de l’académie françoise – Tome premier – Chez Jean-Baptiste Coignard, Paris (1694) – Page 549

(6) Curiositez francoises – Chez Antoine de Sommaville, Paris (1640) – page 263 – Par Antoine Oudin

 

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